La maladie grave chez l'enfant (deux)

Publié le



         La maladie représente un énorme stress pour l'enfant et sa famille. Mais il ne faut pas percevoir l'enfant comme un adulte en miniature. Il ne vit donc pas nécessairement la maladie de la même façon que ses parents, ses professeurs ou ses médecins. En fait, la tentation existe de projeter sur l'enfant ses propres angoisses d'adultes, la peur de la mort par exemple. "Il semble triste, il ne s'intéresse plus à l'école et ne veut plus y retourner; il doit avoir peur de mourir et il voit son avenir sans issue".
En réalité, enfants et adultes ont chacun leur propre source d'anxiété face à la maladie et à la mort.
Les motif de la souffrance d'un enfant peuvent sembler injustifiés aux yeux d'un adulte sage et sérieux. Pourtant cette souffrance, même si son origine peut surprendre l'adulte, reste bien réelle.

Le matin de l'intervention, les parents d'Antoine sont saisis d'angoisse. Ils ont bien compris qu'il y avait peu de risque, mais l'idée de perdre Antoine fait surface.

De plus l'opération a été retardée à cause d'une urgence. Ce retard donne l'opportunité à Antoine de poser mille et une questions sur ce qui va ce passer, il se montre curieux de tout et profite de la présence des soignants dés qu'il le peut.

Mais Antoine ce petit garçon de 11 ans c'est aussi montré bougon parce qu'il avait  faim, soif, froid écetera... Il n'était pas anxieux outre mesure. par rapport à l'opération elle même.
S'il y a quelque chose qu'il redoutait c'est la douleur et puis  Antoine habituellement si pudique dans ses attachements, montre un fort besoin de la présence de sa maman.

La douleur est un phénomène complexe et très personnel. Une même blessure ne sera pas ressentie de la même façon par tout le monde; certains auront très mal et d'autres moins.
La douleur est souvent insuffisamment soulagée, à cause de peurs irréalistes concernant l'effet des narcotiques sur la respiration et la dépendance aux médicaments.
Il arrive fréquemment qu'un enfant surveille attentivement l'heure prévu  des antalgiques: il ne faut pas craindre une dépendance psychologique, car cela dénote souvent qu'il a plutôt compris l'approche préventive qu'on lui a enseignée. Lorsqu'il faut augmenter les doses de médicament, ce n'est pas à cause d'une accoutumence, mais bien parce que l'évolution del a maladie nécesite une augmentation des narcotiques.

La douleur doit être soulagée et non subie.
Même si les intervenants sont multiples autour de l'enfant, ce sont les parents qui le connaisse le mieux et peuvent aisement détecter des signes de souffrance et évaluer l'effet des médiacaments utilisés pour soulager la douleur.

De plus les parents peuvent expliquer à leur enfant ce qui va se passer et ils peuvent rester auprès de lui lors d'une intervention douloureuse. Ils peuvent ainsi le rassurer et diminuer son anxiété en le touchant, en lui tenant la main et en lui parlant.

Antoine malgré son apparente autonomie et son "flegme" manifeste le besoin de la présence de sa maman.
Vers 12 ans l'enfant a acquis une certaine indépendance et aime contrôler son environnement. A l'hôpital, il est donc vulnérable et peut vivre difficilement une intervention chirurgicale qui le freine dans ses activités habituelles.
Même s'il ne l'exprime pas ouvertement , la présence des parents est très importante; elle l'encourage et le soutient tout au long de l'hospitalisation.
A cet âge l'enfant est capable de comprendre les étapes de la chirurgie et de l'anesthésie, et il est important qu'il participe aux décisions qui le concerne.
Dans le même mouvement ambivalent, (je te veux, je te veux pas)  il est capable de collaborer durant les examens et il peut même désirer une certaine intimité, préférant que ses parents ne soient pas présent lors des examens. Ce qui est aussi tout à fait normal.

Avec une tout petit et chez l'adolescent la question se pose moins; Le petit cela va de soi a  besoin de vous concrètement, l'adolescent c'est presque aussi évident va vous envoyer promener lors d'interventions qui touchent plus à son intimité.
Chez l'enfant de l'âge d'Antoine, la demande est beaucoup plus ambivalente tant au niveau de la  présence parentale, qu'au niveau de ses connaissances supposées acquises.

Les enfants de cet âge connaissent souvent des peurs qui sont le produit de scènes d'hopitalisation vues à la télévision ou d'idées négatives sur la maladie. De plus, ils ont une curiosité quasi scientifique face à leur maladie. Il importe donc de leur donner certaines notions médicales, mais sans s'attarder sur les détails. Pour les parents il s'agit plus de clarifier les termes et de laisser l'enfant poser des questions.

Probablement la meilleure attitude à prendre, c'est de les accompagner dans leur recherche des faits et dans leur tentative pour comprendre ce qui leur arrive.

Ces enfants d'âge scolaire ressentent d'autant plus d'inquiétude qu'ils sont en mesure  de comprendre la situation.
Ce qu'il faut c'est les rasurer souvent.
Antoine a plus particulièrement peur de la douleur ce qui est classique. A son âge la peur de la douleur et des séquelles physiques est dominante. Pour Aider Antoine à faire baisser son anxiété, il est bien de lui expliquer à chaque étape ce qu'il aura à vivre.

Il n'est possible de rassurer un enfant qu'avec de la confiance et de la franchise. Laissez le verbaliser ses peurs et ses douleurs, encouragez le à poser des questions à l'équipe.

Antoine comme tous les enfants ont grand besoin de se sentir écoutés et acceptés dans leur façon de vivre l'hospitalisation.

A suivre...
Elie



Publié dans REFLEXIONS CLINIQUE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article