La maladie grave chez l'enfant (un)

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Antoine, 11 ans

Antoine est en 6ème au collège de son quartier. il va bien. Antoine adore jouer et s'est fait une place dans sa classe.
On l'apprécie pour ses talents de "bouffon" et pour son habilité au football.
Son excellente coordination compense sa petite taille et sa difficulté relative à courir rapidement surtout ces derniers mois. Mais il est un joueur précieux pour l'équipe. D'autant qu'il est aimé et qu'il réussit très bien à rallier tout le monde et à mettre de l'entrain.
A la maison il s'entend bien avec ses parents. De temps en temps, il est très affectueux avec eux, mais généralement, il préfère la compagnie de ses copains.
Au collège, il réussit avec aisance et ses parents sont fier de lui.

Mais voilà depuis quelques mois, Antoine va moins bien. Il a annulé plusieurs matchs de football sous divers prétextes, comme s'il avait peine à s'avouer que ses capacités physiques le trahissent. Force lui est de constater qu'il se fatigue rapidement. Il tousse la nuit, il se gratte.
Ses parents remarquent qu'il se pleint souvent de douleurs abdominale.

Et  puis un jours Antoine se plie de douleur, emmené aux urgences, on diagnostique chez Antoine un calcul biliaire Antoine reste plusieurs jours en soins intensifs, puis il rentre chez lui. Les médecins parlent d'un épisode isolé qui n'aura pas de conséquence.
Mais, quelques semaine plus tard après un énième bilan sanguin pour contrôle,  le verdict tombe, le foie d'Antoine souffre ,il a une maladie hépatique grave, il a la jaunisse. Une hospitalisation immédiate est demandé par le médecin du service d'hépatologie pédiatrique.
A l'hôpital après échographie, IRM et divers examens l'opération est préconisée. Antoine n'a pas vraiment le choix.
Les parents s'inuiètent. Ils posent beaucoup de questions au médecin et Antoine les entend mentionner toutes sortes de détails techniques. Il écoute car il est en âge de comprendre et puis il fait naturellement confiance aux médecins. Il ne semble pas franchement inquiet.

Le soir venu, sa maman trouve Antoine seul dans sa chambre, en pleurs. Il a peur, mais pas pour l'opération, non il craint d'être délaissé par ses amis. Il a déjà dû s'absenter de l'école, et a trouvé bien difficile son retour après sa précédente hospitalisation, parce que en son absence, la vie au collège continue. Il a eu du mal à ratraper le fil...

Antoine raconte alors à sa mère le problème d'une de ses camarade de classe, Stéphanie. Elle a plein de tics et persone ne veut jouer avec elle. Les enfants ont peur d'attraper sa maladie. Antoine s'arrête de parler et les sanglots montent dans la quiétude de sa chambre.

L'enfant hospitalisé, coupé de son entourage et de ses activités quotodiennes, se trouve immergé dans un milieu étranger. il vit assurément des émotions intenses qui le font réagir selon son caractère et sa personnalité.
Son jeune âge fait en sorte qu'il n'a pas toutes les ressources personnelles nécessaires pour rétablir son équilibre émotif.
L'enfant  a donc besoin d'aide pour traverser cette épreuve souvent passagère, en particulier de la part des personnes les plus importantes à ses yeus :  Ses parents.
il est très important pour un grand enfant de savoir que ses peurs sont prises au sérieux, bien qu'elles ne soient pas forcément les mêmes que les adultes qui l'entourent, elles sont tout aussi inconfortables. Il peut être bon alors d'élaborer des stratégies avec l'enfant pour que la rupture avec le collège et les copains soit le moins traumatisante possible.

Au cours de l'hospitalisation, l'enfant vit  nombre d'émotions très différentes. Cela va de l'agressivité à la passivité, en passant par la tristesse, les pleurs et la régression de certains comportements.
Ces émotions peuvent être causées par des ruptures qui l'angoissent et le dérangent. D'abord, il se fait imposer une séparation d'avec sa  famille et ses copains et il se retrouve dans un milieu étranger, l'hôpital. C'est souvent  une source de frustrations.
Ses souffrances physiques et le sentiment d'être constamment dérangé par les soins engendrent également beaucoup d'émotions. Brimé parce qu'il n'est pas là où il aimerait être, privé de sa liberté d'action, l'enfant ressent parfois de l'injustice. De plus, il peut avoir d'autres craintes en lien avec la mort, la douleur ou l'éventuel retour à la maison et au collège.

La période dite de "latence" correspond en gros aux années d'école primaire et de début du collège.
Elle se caractérise par une augmentation du temps passé en dehors de la famille. L'enfant a toujours besoin de soutien mais il est plus indépendant de ses parents. Il s'agit d'un âge important pour le développement de l'estime de soi. Cette estime se fonde beaucoup sur l'acquisition d'habilités.
C'est l'âge du "Je suis ce que je suis capable de faire".

La présence d'une maladie peut interférer de diverse manière dans le développement. Il est irréaliste de penser qu'un enfant malade sera exactement comme les autres enfants.
Dans les faits, chaque différence est rapidement notée par les pairs et amène l'enfant malade à se poser des questions et à douter de lui-même
A cet âge, l'enfant éprouve un vif besoin d'être approuvé par ses copains et de se conformer à eux.
il faut donc trouver des moyens pour lui faire vivre des expériences sociales positives.

A suivre...

Elie

Publié dans REFLEXIONS CLINIQUE

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T
<br /> Il se passe tellement de choses au cours de l'enfance et qui ont tellement d'influence pour le reste de la vie, c'est très intéressant merci.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Très bel article bien intéressant, je vais tacher de trouver la suite...<br /> <br /> <br />
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Z
<br /> J'attends la suite avec intérêt merci de ces éclairages qui seraient utiles à bien des parents.<br /> <br /> <br />
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